Le Chevalier aux épines prend place dans le Vieux Royaume, univers fictif de plusieurs romans de Jean-Philippe Jaworski. Mais nul besoin d’avoir lu les autres textes s’y déroulant pour apprécier ce roman. Il s’agit d’un univers de fantasy très peu teinté de magie, et peut donc convenir même aux réfractaires du genre.
On y suit les aventures du chevalier AEdan de Vaumacel, champion déchu de la Duchesse de Bromael, occupé à restaurer son honneur et celui de la duchesse et mettre la main sur des ravisseurs d’enfants. En toile de fond, deux clans se préparent à s’affronter lors du tournoi de l’immortelle, point d’orgue du récit, qui décidera qui du duc ou de la duchesse est dans son bon droit.
La prose de J.P Jaworski est très juste, rappelant les écrits de chevalerie faits de bons mots ; les scènes sont par ailleurs minutieusement restituées. Premier roman d’une trilogie, c’est un récit passionnant par le maître français de la fantasy.

Tout commence en 1902 dans le Nouveau-Mexique. Deux sœurs sont kidnappées et contraintes à la prostitution dans un temple aztèque en pleine montagne mexicaine.
Leur père, John Lawrence Plugford, ancien gangster a eu vent de l’endroit où elles sont détenues. Il va alors monter une équipe afin de les sauver. Parmi ceux-ci on retrouve ses deux fils Brent et Stevie, Patch Up, un ancien esclave affranchi, Deep Lakes un indien énigmatique qui manie un arc étrange et enfin Long Clay, as de la gâchette, tueur implacable dénué de tout sentiment.
Leur seul problème est que personne ne parle espagnol… Ils s’adjoindront donc les services de Nathaniel, un jeune dandy qui n’a aucune expérience et qui ne s’engage que parce que le salaire proposé est très intéressant.
Toute l’équipée va alors traquer et faire payer au prix fort les kidnappeurs et son mystérieux chef Gris pour sauver les jeunes femmes.
Ce livre sent littéralement la poudre ! On est face à une violence quasi permanente où pratiquement tous les problèmes se règlent à coup de chevrotine. C’est un western impitoyable et apocalyptique plutôt bien écrit et dans un style très cinématographique qui fait d’ailleurs beaucoup penser à Tarantino.
Le livre se dévore d’autant plus facilement que tout s’enchaîne assez rapidement et qu’il n’y a que peu de temps morts. On n’en ressort pas indemne en tout cas, et ce roman vous hantera pour un bout de temps.

Hiver 1968. Old Lonesome, Colorado. Douze prisonniers s'échappent de la prison qui aura donné son nom à la ville. Douze prisonniers qui doivent non seulement échapper aux gardiens violents défoncés à la méthédrine, mais aussi au terrible blizzard qui sévit dehors. Douze prisonniers qui ont plus ou moins de bonnes raisons de s'évader.
Le récit se croise entre les différents protagonistes. D'un côté des gardiens, qui ne laisseront aucune chance aux prisonniers, guidés par un traqueur connaissant la région comme sa poche. Puis viennent les journalistes appelés pour couvrir l'événement, et qui ne s'en remettront probablement jamais. Et enfin les prisonniers, qui voient leurs chances de survie diminuer aussi vite que les bouteilles de bourbon.
La force de ce livre est là en fait. Dans ses personnages très réalistes dont on suit les débordements ; et on en vient très vite à se demander qui sont les truands.
Alors oui c'est très américain, oui c'est très pro-armes à feu ; mais ce n'est pas ça l'important.
L'important c'est qu'on tient là un roman noir dans ce qu'il a de plus pur et de plus fort, avec ses personnages ambigus, ses décors ahurissants et ses odeurs de poudre.

Viviane Craig, pianiste de renommée internationale, est contactée par un exécuteur testamentaire qui lui annonce le décès brutal de son amant, James Fletcher, critique musical. Après des années d’absence, Viviane est invitée à jouer un morceau lors des funérailles de ce dernier.
Dans le métro qui la conduit à l’église choisie par James pour son dernier voyage, elle va se remémorer sa rencontre et sa relation passionnelle avec celui-ci ; laisser libre cours à toutes les émotions qui l’assaillent. La peur de ne pouvoir montrer son chagrin, les souvenirs heureux partagés en sa compagnie, les moments intimes aussi.
Dans ce monologue autour de la musique, de la peinture et de l’amour magnifiquement écrit par Jean Mattern, nous est livrée une symphonie d’émotions sur un air de Brahms, le tout avec des mots très justes et touchants. Un roman essentiel.

Après le décès de sa plus jeune fille, une mère isole ses trois enfants dans une villa et les tient à l'écart du monde afin de les préserver du monde extérieur et surtout du "chien maléfique" qui lui a pris sa petite fille. Tout leur passé devra être oublié, jusqu'à leurs propres prénoms ; et ils devront se réinventer dans cet espace clos. Ils trouveront le bonheur dans leurs jeux et leurs séances d'étude des encyclopédies (dans lesquelles ils se rebaptiseront : Opale, Ambre et Agate).
Yôko Ogawa nous livre un fabuleux roman sur la beauté de l'imaginaire et l'enfance, plein de poésie et de tendresse. J'ai adoré !

Ellis et Neckbone, deux jeunes adolescents vivant sur les bords du Mississippi découvrent un homme réfugié sur une île au milieu du fleuve.
Cet homme, Mud (interprété par un Matthew McConaughey irréprochable), est un fugitif à la recherche de la femme qu'il aime. De la rencontre de ces protagonistes va naître une profonde amitié et un respect mutuel.
Mud doit avant tout réparer un bateau afin de pouvoir quitter son île et pourra compter sur les adolescents pour lui fournir le matériel nécessaire.
Leurs conversations, le soir devant un feu, éclaireront peu à peu les spectateurs sur les desseins et les motivations de Mud, qui deviendra un mentor pour les deux garçons.
On tient là une véritable merveille, une fable sur l'amour et l'enfance dans un décor superbe. Un film extraordinaire !

Patrick Sumner s'embarque sur un baleinier en qualité de médecin. Il y fera la rencontre de Henry Drax, un harponneur sauvage et violent.
Ces deux hommes que presque tout oppose vont se livrer un duel dans le froid et la nuit du Grand Nord afin d'élucider le meurtre abominable d'un jeune mousse.
Un livre noir sur fond de banquise où le sang sera la seule couleur.

Samuel Hawley a le corps criblé de douze balles qu'il a reçues au cours d'une longue carrière criminelle. Il mettra son passé entre parenthèses afin de s'occuper seul de sa fille. Ce passé viendra le rattraper au fil des chapitres, dans lesquels on apprend l'histoire qui se cache derrière chacune de ses cicatrices.
Un superbe road-movie à travers les Etats-Unis qui vaut vraiment le détour. Coup de cœur instantané !

Elliot Alderson, brillant informaticien le jour se métamorphose en pirate informatique la nuit. Piratant à tour de bras, il agit comme un cyber-justicier luttant contre une multinationale surpuissante dans une ambiance paranoïaque et très cyberpunk.
Bref, un techno-thriller de grande qualité qui nous fait découvrir le monde des hackers en évitant les clichés classiques du genre ; avec des acteurs crédibles et convaincants.